Ismaël Cognard - Enregistrement de PULSARs : explications complémentaires -

        Enregistrements PULSAR effectués à Nançay en 2005

    Le signal radio reçu autour de 1400MHz avec le radiotélescope est d'abord descendu en fréquence jusqu'à ce que l'on appelle la 'bande vidéo' : tout le signal reçu entre 1335 et 1435MHz se retrouve ainsi entre 0 et 100MHz. Après un filtrage passe-bas pour ne garder que les fréquences basses audibles par une oreille humaine, le signal est envoyé à un petit montage électronique développé, il y a une quizaine d'années, par un ingénieur de Nançay.
    Ce développement a été fait autour d'un 'Complex Sound Generator' SN76477N, sorte de générateur de bruit audible dont la sortie est modulée. Ceci à pour but d'améliorer grandement la perception sonore du phénomène répétitif en augmentant le 'contraste'. Le souffle de fond est éliminé tout en conservant la 'texture' du signal car les pulsars ne sont rien d'autres que des émetteurs de bruit naturels. Ici c'est donc dès que le signal du radiotélescope dépasse un certain seuil réglable que le Complex Sound Generator délivre son bruit. Pour un pulsar suffisement intense (dont le radiotélescope est capable de détecter les impulsions individuelles), le signal reçu à chaque tour de l'étoile est suffisement intense pour dépasser ce seuil et fournir un 'bip' bref et régulier.
    Toute la difficulté est dans le réglage du seuil et du maintien de celui-ci à la bonne valeur malgré l'évolution des conditions de reception. Des enregistrements satifaisants ont ainsi pu être fait les 16 et 18 septembre 2005 sur les pulsars PSR B0950+08 et PSR B1133+16. Ces pulsars sont caractérisés par des périodes de 0.253s et 1.188s et sont situés à 650 et 1000 années-lumière environ.
    Les enregistrements du 16 septembre pour ces deux pulsars sont proposés en format MP3 à 64kbps (durées de 17 et 11mn). Il sera possible de noter qu'à certains moments des 'bips' semblent manquer dans la série régulière. Ceci est expliqué par la scintillation dont souffrent les signaux radio à la traversée du milieu interstellaire. Ce phénomène est similaire à la scintillation observée sur les étoiles à l'oeil lorsque les étoiles ont tendance à s'approcher de l'horizon et ou la couche d'air traversée devient très importante.

Dr Ismaël Cognard
LPCE / CNRS - UMR 6115
  3A, Av de la Recherche Scientifique
  F-45071 ORLEANS CEDEX2 - FRANCE -
        Email : icognard at cnrs-orleans.fr